mardi 26 janvier 2016

La butte aux cailles


 Plan du Parcours :

Rendez-vous Métro Corvisart
Rue du Moulin des Près
Place Paul Verlaine
Rue de la Butte aux Cailles
Place de la Commune
Rue Daviel

Cité Florale


ICI un lien sur la Butte en anglais 
un lien sur la commune 






Autrefois partie de la commune de Gentilly, couverte de champs, de vignes et de moulins à vent, la Butte aux Cailles tient son nom de Pierre Caille qui, en 1543, en devient propriétaire.
La Bièvre, rivière aujourd'hui souterraine, a encouragé l'installation de nombreuses activités qui ont causé sa perte: triperie, teinturerie, tanneurs… Celle qu'on surnommait «la Grande Dame» vit encore dans le cœur des «Cailleux», nom donné aux habitants de la Butte, qui rêvent de la voir refaire surface.
Le quartier est désormais connu pour être un endroit aux airs de petit village entouré de bâtiments célèbres comme la piscine de la Butte aux Cailles dont la particularité est de puiser son eau à l'aide d'un puits  d'eau très pure.                                                                                   
Le sommet de la Butte aux Cailles culmine à 63 mètres.
Place de la Commune de Paris : La Commune de Paris est une période insurrectionnelle de l'histoire de la capitale qui dura un peu plus de deux mois, du18 mars 1871 à la semaine sanglante  du 21 au 28 mai 1871. Cette insurrection contre le gouvernement, qui venait d'être élue au suffrage universel est une réaction à la défaite française de la guerre franco-prusienne de 1870 et à la capitulation de Paris. .La bataille de la Butte-aux-Cailles eut lieu les 24 et 25 mai 1871. Le général fédéré Wroblewski résista  à l'avancée versaillaise avant d’être contraint à la retraite par l'effondrement du front fédéré au Panthéon et sur les forts parisiens du sud.
Rue Daviel : quartier surnommé « La Petite Alsace » en référence à ses petites maisons à colombages, autrefois maisons d'ouvriers.
Place Paul-Verlaine : fontaine publique distribuant gratuitement une eau extrêmement pure. On vient de tout le quartier y remplir des jerricans et des bouteilles. La mise à disposition de cette eau puisée à quelque 620 mètres de profondeur dans la nappe des sables de l'Albien, à l'abri de toute pollution, est relativement récente : la fontaine a été installée au début des années 2000. Mais le projet du puits artésien - qui consiste à perforer le sol pour atteindre une nappe d'eau sous pression qui jaillira spontanément à la surface - ne date pas d'hier. Le forage fut décidé en 1863 dans le but d'alimenter la Bièvre, dont le débit était trop faible. Les travaux, retardés par le siège de Paris puis par la Commune, aboutirent une première fois à la fin du XIXème siècle et firent jaillir une eau à 28 °C qui alimenta plus tard la fameuse piscine Art déco de la Butte aux Cailles. En l'an 2000, il fallut creuser plus profondément encore pour capter l'eau et la mettre, cette fois, à disposition de tous.

Les quartiers populaires ont toujours abrité le meilleur de l'art urbain et La Butte aux Cailles ne fait pas exception à la règle. Chaque année depuis dix ans, l'association Les Lézarts de la Bièvre invite un artiste à illustrer les murs.  Quelques spots:

Rue des Cinq-Diamants : les silhouettes sexy et les jeux de mots de Miss Tic s'affichent sur la façade du Passage des Artistes (n° 23) ou de « Chez Gladines » (au n° 30), qui accueille aussi les girafes de Mosco et associés.

Passage du Moulin-des-Prés : tout un pan de mur est consacré aux artistes, connus ou inconnus. On y rencontre la silhouette d'Arno, un contrebassiste et un photographe caractéristiques du travail de Jana et Js.

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Villa Davie : Au fond de l'impasse, sur le portail d'un pavillon (n° 17), s'illustrent les pochoirs au thème musical de Jef Aérosol, accompagné des mots de Lou Reed: «Take a walk on the wild side».

Rue de l'Espérance : La silhouette de dos de Jana côtoie le duo volant de Jef Aérosol.

La Bièvre
La Bièvre



mercredi 13 janvier 2016

Montmartre et ses artistes


http://www.histoiredumonde.net/-Commune-de-Paris-1871-.html
http://www.montmartre-guide.com/histoires_montmartre/les-cites-d-artistes-a-montmartre/http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?i=359http://www.montmartre-guide.com/histoires_montmartre/la-place-du-tertre/
http://www.au-lapin-agile.com/histo.htm


Plan de la visite

Départ de la Place Pigalle
Place des Abbesses : métro d'Hector Guimard et fontaine Wallace
Théâtre de l'Atelier : inauguré en 1822, belle architecture
Square Louise Michel : départ en ballon de Gambetta durant la Commune
Place du Tertre : centre de l'ancien village de Monmartre
Rue Cortot : "Maison de Rosimond", cité d'artistes où vécurent Renoir, Valadon, Utrillo
Le Lapin Agile : cabaret, lieu de rencontre de la bohème artistique
Le Bateau Lavoir : anciens ateliers des futurs grands peintres du 20ème siècle, Picasso, Modigliani, Van Dongen, Juan Gris

  






Premier parcours:  Montmartre 





Annexé à Paris en 1860, Montmartre a été le berceau de la Commune en 1870-1871 : les canons de la ville y étaient dressés. Mais ce sont les artistes qui vont faire la renommée internationale du quartier. En raison de la lumière apportée par les hauteurs de la butte, mais surtout du faible coût des loyers, Montmartre devient le repère de peintres encore inconnus, souvent d’origine étrangère,  âgés d’une vingtaine d’années, sans argent, dont les noms vont bientôt révolutionner l’histoire de l’Art : Corot, Géricault, Renoir, Degas, Cézanne, Max Jacob, Apollinaire, Juan Gris, Vlaminck, Braque, Modigliani, Van Dongen, Picasso s’y retrouvent. Montmartre devenu à la mode, les loyers augmentant, les artistes élisent ensuite un nouveau quartier, plus populaire et moins cher : Montparnasse.  

Histoire

La colline sur laquelle est bâtie Montmartre est le point culminant de Paris (130 m). Montmartre était autrefois un village hors de Paris. Son nom a sans doute pour origine « Mons Martis » (le mont de Mars), car la butte était l'emplacement d'un temple dédié à Mars, dieu de la guerre, sous la période romaine. Un second temple, dédié à Mercure, s'y trouvait également. On a depuis évoqué une seconde possible origine étymologique : le mont du martyre, car c’était un lieu de passage important de saint Denis, premier évêque de Paris, qui aurait survécu à son exécution.                                                                                À la formation des communes et des départements en 1790, Montmartre est une commune de la Seine. Elle est ensuite annexée à Paris en 1860 et  intégrée au 18e arrondissement.  Juste avant la Révolution, en 1785, on construit le mur des Fermiers Généraux, c’est à dire une enceinte tout autour de Paris, pour forcer le paiement d’un impôt à la Ferme générale des droits, sur les boissons et marchandises entrant dans Paris. C’est ainsi que le bas de Montmartre, devient à la fin du 18ème siècle une zone consacrée aux plaisirs. Il abrite dans les années 1880, outre de nombreux cabarets, Le Chat Noir, le Moulin Rouge,  une population très mêlée et parfois dangereuse. On y croise de nombreuses prostituées avec leurs souteneurs, et des marginaux de toutes sortes.  Le haut de Montmartre (la Butte), en revanche, ressemble jusqu'en 1914 à un village, fameux pour son air pur, ses moulins et ses logements à bas prix, qui attirent les artistes, nombreux à venir s'y installer.   

                     

La Commune

À Paris, à la fin du 19ème siècle,  la mixité sociale dans les quartiers, de règle depuis le Moyen Âge, a presque disparue avec les transformations urbanistiques du Second Empire. Les quartiers de l’ouest (VIIe, VIIIe, XVIe et XVIIe arrondissements) concentrent les plus riches des Parisiens (avec leur domesticité). Les quartiers centraux conservent encore des personnes aisées. Mais les classes populaires ont été regroupées à l’Est (XIe, XIIe, XIIIe, Xe, XVIIIe, XIXe et XXe arrondissements). Les ouvriers sont très nombreux : 442 000 sur 1,8 million d’habitants selon le recensement de 1866. S’y ajoutent de très nombreux artisans (près de 70 000) et de très petits commerçants dont la situation sociale est assez proche de celle des ouvriers. Ces classes populaires ont commencé à s’organiser. Le droit de grève qui a été accordé en 1864, a été très utilisé dans les dernières années du Second Empire. À l’occasion d’élections législatives de février 1864, des ouvriers publient le manifeste des Soixante, qui réclame la liberté du travail, l’accès au crédit et la solidarité. En 1871, après la guerre qui oppose la France à la Prusse, les Parisiens sont méfiants envers l’assemblée nouvellement élue, où les deux-tiers des députés sont des monarchistes ou des bonapartistes. Quand le gouvernement -et son chef, Adolphe Thiers- le 17 mars 1871, décide de désarmer les Parisiens, et de retirer les 227 canons entreposés à Belleville et à Montmartre, ceux-ci se sentent directement menacés. Le 18 mars, à Montmartre, au matin, le peuple parisien s’oppose à la troupe venue chercher les canons, puis, rapidement, celle-ci fraternise avec lui. Pendant deux mois, jusqu’au 21 mai, les insurgés vont régner dans Paris. Ce 21 mai, l’armée envahit la capitale et prend par surprise les rebelles. Commence alors une "semaine sanglante", au cours de laquelle les Parisiens sont massacrés, les monuments brûlés et la capitale bombardée. Le bilan s’élève à 30 000 morts.


La place des Abbesses

Son nom provient des bénédictines qui s'installèrent autour du Sanctum Martyrium. Elle comporte l’entrée du métro style art nouveau d’Hector Guimard. Remarquable également une fontaine Wallace. Les fontaines Wallace portent le nom de leur donateur, Sir Richard Wallace (1818-1890). Né à Londres, il passe une grande partie de sa vie à Paris. Héritier d’une grande fortune, il fait don à la ville de 50 fontaines à boire après avoir vu les Parisiens subir une pénurie d’eau durant le siège de Paris et la Commune en 1871.  La première fontaine Wallace est posée en 1872 sur le boulevard de la Villette. Pourvues de gobelets en étain, ces fontaines ont eu beaucoup de succès auprès des Parisiens, qui veulent goûter l’eau de « la brasserie des quatre femmes ». Succès tel que Paris décide d’en commander une trentaine de plus.

Les Cités d’artistes 

Elles ont toujours joué un rôle majeur dans l’histoire de l’Art : elles font leur apparition à Montmartre à la fin du 19e et début du 20e siècles. La plus célèbre d’entre elles est connue sous le nom de Bateau-Lavoir. Cette maison en bois, était sans doute nommée ironiquement, car elle avait un seul et unique  point d’eau. Refuge mal chauffé,  c’était une fabrique de pianos, dans laquelle on avait construit à la va vite des ateliers improvisés. Le Bateau-Lavoir a joué un rôle majeur dans l’histoire de l’Art Moderne et et a été surnommé plus tard par l’écrivain Max Jacob « Le laboratoire central de la peinture ». Les artistes qui occupaient cet ensemble d’ateliers étaient souvent d’origine étrangère, âgés d’une vingtaine d’années, désargentés. Parmi eux, Apollinaire, Max Jacob, Mac Orlan, Modigliani, Van Dongen, Juan Gris, sans oublier Picasso qui a peint ici en 1907 « Les Demoiselles d’Avignon ». Malgré la misère du lieu, glacial en hiver et torride en été, Picasso écrivit : « Je sais que l’on reviendra au Bateau-Lavoir. C’est là que nous avons été vraiment heureux, nous étions considérés comme des peintres et non comme des bêtes curieuses. »
Classé monument historique par le ministre de la Culture André Malraux en 1969, le Bateau-Lavoir a été détruit par un incendie en 1970. Il a été reconstruit en béton en 1978 et aménagé en 25 ateliers occupés par des artistes qui y travaillent le jour sans y être logés.

La « Maison de Rosimond », datant du 17e siècle, a été habitée par des artistes qui ont tenu une place essentielle dans l’histoire de la peinture de la fin du 19e et du début du 20e siècle :  Pierre Auguste Renoir y a peint certains de ses tableaux les plus célèbres comme « le Bal du Moulin de la Galette », Suzanne Valadon et son fils Maurice Utrillo, Raoul Dufy, et bien d’autres encore. 

La Place du Tertre

La Place du Tertre tire son nom de sa situation au sommet d’un tertre, terme désignant une petite colline à sommet plat. Elle correspond au centre de l'ancien village de Montmartre.
Avec ses nombreux artistes dressant leur chevalet chaque jour pour les touristes, la Place du Tertre est un rappel de l'époque où Montmartre était le lieu de l'art moderne : On y trouve la première mairie de Montmartre, installée en 1790 au domicile du premier maire, Félix Desportes. 


Le Moulin de la Galette 

Il y avait autrefois 14 moulins  sur la Butte de Montmartre qui servaient à moudre le blé et les fleurs, mais aussi presser les vendanges. Seuls deux subsistent encore aujourd’hui : le Blute-fin et le Radet, datant de 1717. Ces deux moulins formaient le célèbre ensemble du « Moulin de la Galette ».
La galette était un petit pain de seigle que les meuniers Debray, propriétaires du lieu, vendaient accompagné d’un verre de lait. Après la défense de la Butte contre les Prussiens en 1814, la famille Debray se retrouve ruinée. Les Debray transforment le lait en vin de muscat, et le Moulin de la Galette en bal populaire dans les années 1860. L’ambiance y est décontractée et la clientèle plus populaire que dans les autres établissements.
Renoir y peint le célèbre tableau du « Bal du Moulin de la Galette » (actuellement au musée d’Orsay), Van Gogh « Les jardins de la Butte-Montmartre ». Utrillo, Dufy, Bernard, Toulouse-Lautrec et Picasso ont aussi immortalisé ce célèbre Moulin, où ils trouvaient des modèles non professionnels. Le Tout Paris vient s’amuser et admirer les revues de La Goulue, Nini Patte en l’air et Nid d’Egoût , les danseuses de « French Cancan » dont les noms étaient alors célèbres.

Renoir

Van Dongen

Van Gogh

Utrillo

Le Lapin Agile 

C'est dans la partie haute de Montmartre qu'est construit en 1795 le bâtiment de ce qui abritera le Lapin Agile, qui devient, aux alentours de 1860, une auberge baptisée Au Rendez-vous des voleurs.
À partir de 1869, il prend le nom de Cabaret des Assassins, parce que sont accrochées au mur des gravures représentant des assassins célèbres, parmi lesquels Ravaillac.
Au début du 19ème siècle, le cabaret va devenir un lieu incontournable de la bohème artistique montmartroise.



Robert Doisneau











La Place des Vosges et le Musée Victor Hugo


La place des Vosges

L'ancienne place Royale, rebaptisée place des Vosges en 1800, conçue par Louis Métezeau,  est la « sœur » de la place ducale de Charleville-Mézières. C'est la place la plus ancienne de Paris, juste après la place Dauphine.
La place est classée monument historique depuis 1954.
Elle est réputée pour être le lieu de résidence de plusieurs personnalités issues du monde politique, artistique ou médiatique.

La « place royale », dont la construction débute en 1605 sous le règne d'Henri IV, est inaugurée en 1612, à l'occasion des fiançailles de Louis XIII et d'Anne d'Autriche, par un grand carrousel, c’est à dire une parade de cavalerie.
Le centre de la place, plat et sablé, sert de terrain aux cavalcades, aux tournois, et parfois aussi à des duels .
Lors de la Révolution française, elle est successivement rebaptisée « place des Fédérés », « place du Parc-d'Artillerie », « place de la Fabrication-des-Armes » et « place de l'Indivisibilité ».
En 1800, elle est renommée « place des Vosges » en l'honneur du département des Vosges,  le premier à s'être acquitté de l'impôt sous la Révolution française. Le retour de la monarchie lui rend son nom initial de « place Royale » de 1814 à 1830 et de 1852 à 1870. Elle porte aussi brièvement, en 1830, le nom de « place de la République ».
C'est une place conçue sur un plan quasi carré, de 127 sur 140 mètres de côté, bordée d'immeubles d'habitation de deux étages en briques rouges et toits d’ardoise bleue en pente, aux fenêtres à petits carreaux, d'une grande unité. En effet, un édit royal, pris au 18ième siècle, a imposé l'unité des bâtiments et de leur hauteur, à l'exception du pavillon du roi, au centre du côté sud (le plus élevé de tous) et du pavillon de la reine, qui lui fait face sur le côté nord, et qui sont volontairement plus élevés.
Démarrés en 1605, les travaux sont achevés en 1612, deux ans après le décès du roi Henri. La place est alors inaugurée à l'occasion des fiançailles du roi Louis XIII et d'Anne d'Autriche.
Le centre de la place des Vosges est occupé aujourd'hui par le  square Louis-XIII bordé de rangées d'arbres, avec au centre quatre fontaines au milieu de pelouses et une statue équestre de Louis XIII.

Victor Hugo            
Ecrivain, Poète et Romancier
Né le 26 février 1802
Décédé le 22 mai 1885 (à l'âge de 83 ans)

Victor Hugo naît le 26 février 1802, à Besançon, où son père, qui s’est enrôlé très jeune dans l’armée, est en garnison. Léopold Hugo a connu une ascension rapide dans la hiérarchie militaire, ce qui lui a permis d’accéder au poste de gouverneur d’Avellino en Italie, puis d’être nommé gouverneur de trois provinces et Comte de Siguenza en Espagne.
L’enfance de Victor est quelque peu mouvementée, partagée entre Paris et les lieux de mutation de son père ; mais aussi entre l’amant de sa mère, Sophie Trébuchet, et les maîtresses de Léopold.
À quatorze ans, le futur poète écrit sur un cahier d’écolier : « Je veux être Chateaubriand ou rien! ».
À dix-sept ans, il fonde une revue avec son frère Abel, « Le Conservateur littéraire », rédigée presque intégralement par lui.
À vingt ans, il publie ses « Odes » (1822), recueil qui lui vaut une pension royale.
Sa mère meurt en 1821.
Il épouse l’année suivante Adèle Foucher, son amie d’enfance. De ce mariage, naîtront quatre enfants : Léopoldine (1824), Charles (1826), François-Victor (1828) et Adèle (1830).
Le couple reçoit beaucoup et a pour amis Lamartine, Musset, Mérimée, Sainte-Beuve, qui deviendra l’amant d’Adèle dès 1831.
En 1827, « Cromwell » est sa première œuvre dramatique.
Le 25 février 1830, la représentation de la pièce « Hernani » est restée dans l’histoire littéraire sous le nom de « bataille d’Hernani », qui fait officiellement de Hugo le chef de file du Romantisme français.
Suivront « Le roi s’amuse » (1832), interdit par la censure, « Lucrèce Borgia » (1833), « Ruy Blas » (1838).
C’est en 1831 qu’est publié le premier des grands romans historiques de Victor Hugo, « Notre-Dame de Paris », qui met en scène un couple devenu mythique, Quasimodo et Esmeralda.
En 1833, il rencontre l'actrice Juliette Drouet qui devient sa maîtresse et le restera pendant cinquante ans. Il écrira pour elle de nombreux poèmes. Tous deux passent ensemble chaque anniversaire de leur rencontre et remplissent, à cette occasion, année après année, un cahier commun qu'ils nomment le Livre de l'anniversaire. Cependant, Juliette n’est qu'une des nombreuses maîtresses de Victor Hugo.

Il est élu à l’Académie Française en 1841.
En1843, sa fille Léopoldine meurt noyée dans la Seine avec son mari. Hugo est alors dans les Pyrénées, avec Juliette Drouet, et il apprend ce drame par les journaux. L'écrivain est terriblement affecté par cette mort, qui lui inspirera plusieurs poèmes des « Contemplations » (1856), notamment « Demain, dès l’aube ».
Au moment de la révolution de 1848, Victor Hugo est républicain, libéral et progressiste, et le journal qu’il a fondé à cette époque, l’Événement, salue d’abord avec enthousiasme l’avènement de Louis-Napoléon Bonaparte. Mais le coup d’État du 2 décembre 1851 fait brusquement prendre conscience à Hugo des ambitions de Bonaparte, et le précipite bientôt sur la route de l’exil : « Je resterai proscrit, voulant rester debout! ». D’abord à Jersey, puis à Guernesey, dans sa maison de Hauteville House, il continue, pendant ses dix-neuf ans d’exil, de vilipender Napoléon III, tout en se consacrant à la littérature.
Il publie « Les Misérables » en 1862.
L’écroulement de l’Empire lors de la guerre contre la Prusse en 1870 permet à Victor Hugo de revenir en France. Son retour est triomphal et, en février, il est élu député mais, au bout d’un mois, désillusionné, il démissionne.
Avec « L’Année terrible » (1872), sa poésie retrouve le ton des « Châtiments » pour témoigner des événements de la Commune.
Hugo était alors pour les Français une sorte de patriarche national des lettres. Lorsqu’il meurt, le 22 mai 1885, un cortège de plusieurs centaines de milliers de personnes suit, depuis l’Étoile jusqu’au Panthéon, le «corbillard des pauvres» qu’il avait réclamé.
Selon la légende, ses derniers mots furent : “Ceci est le combat du jour et de la nuit… Je vois de la lumière noire». 

Hugo sur la terrasse de Hauteville House, Guernesey

Photo prise par Nadar, 1878

Obsèques nationales, 1 juin 1885, suivies par plus d'un million de personnes









Drouot et le marché de l ' Art en France


Historique

Les premiers marchands d’art sont les marchands merciers. C’est une corporation qui existe depuis le 12ème siècle en France, mais qui est  peu active jusqu’à la fin du 17ème siècle lorsque Colbert, contrôleur des Finances de Louis XIV, lui-même fils d’un marchand mercier, leur donne le droit d’importer et d’exporter leurs marchandises.
« Ce sont des marchands de tout, faiseurs de rien » a écrit à leur propos Diderot dans l’Encyclopédie. Ils vendaient des tableaux, mais aussi des objets de décoration, des meubles, de l’argenterie, des dessins, des fils, des boutons, des tissus, d’où le nom de mercier, issu de mercerie.
Il y en avait 500 au début du 18ème siècle, d’abord regroupés rue Quincampoix, puis rue St Honoré, quartier à la mode, qui se construit et se développe, avec de prestigieux hôtels particuliers. Logiquement, les marchands merciers suivent leur clientèle dans ce quartier, et c’est la raison pour laquelle aujourd’hui la plupart des antiquaires parisiens sont situés dans ce même arrondissement.
Gersaint était un des plus riches marchands merciers, mécène d’Antoine Watteau qu’il a hébergé dans sa boutique avant que ses tableaux ne deviennent célèbres. Il était situé sur le Pont Notre Dame. « Le peintre dans son atelier » de Rembrandt et « Romulus et Rémus » de Rubens se sont, entre autres toiles, vendus dans sa boutique.
Les ventes aux enchères
Elles existent depuis l’Antiquité, Pline le Jeune les évoque dans ses écrits au 1er siècle après Jésus-Christ.
C’est au 18ème siècle que l’organisation de ces ventes est structurée en France, avec des expositions, des annonces publicitaires, et un catalogue. C’est d’ailleurs Gersaint qui l’a inventé, car il présentait dans sa boutique chaque objet avec un commentaire, une analyse, et une réflexion critique. Le tout était relié comme un livre et faisait plus de 500 pages. Comme aujourd’hui, il faisait payer ces catalogues, sauf pour les bons clients à qui il les offrait.
En 1778 est crée la Corporation des Commissaires Priseurs. Le commissaire priseur était habillé tout en noir, et présentait l’objet comme aujourd’hui.  Le catalogue était déjà un objet essentiel, et les ventes duraient beaucoup plus longtemps qu’aujourd’hui car il passait seulement 6 lots par heure, donc une vente durait en moyenne un mois.
Le premier hôtel des ventes ouvre ses portes en 1778. Paris est en retard sur Amsterdam qui en a un depuis le 17ème et Londres, depuis le début du 18ème siècle. Il était situé près des Halles et il avait 6 salles. L’hôtel est abandonné en 1830 et on construit le premier Drouot, au même endroit qu’aujourd’hui. Il est inauguré en 1852 et en 1976 on décide de le démolir pour en faire un neuf, toujours au même emplacement. Pendant les travaux, les ventes ont lieu à Orsay, qui n’est plus une gare, et pas encore un musée. Le nouveau Drouot ouvre en 1980.
Aujourd’hui, dans le Top 10 des maisons de vente mondiales il y a d’abord Sotheby’s et Christie’s , puis des maisons de ventes chinoises, suivies de Bonham’s à Londres. Artcurial, la première maison française se situe en 18ème position, et Drouot plus loin encore.

Drouot à la fin du XIXème siècle

Antoine Watteau, L'enseigne de Gersaint



Le quartier de la plaine Monceau


Le Quartier Monceau

Le quartier tire son nom de l'ancien petit village de Monceau qui, au IXe siècle, était un lieu-dit très répandu, provenant soit de « Mons Calvus » (Mont chauve, désert), soit de « Monticellum » (petit mont), soit de « Muscelli » (terrain couvert de mousse), noms qui ont formé « Mousseaux », « Monceaux » puis « Monceau ». Ce nom provient donc d’une déformation linguistique.
A partir du 19e siècle, les Frères Pereire (industriels, banquiers et hommes politiques) ont transformé complétement cette zone pour en faire un lieu de residence privilégié, constitué uniquement d’hôtels particuliers. A cette époque, détenir une somptueuse demeure à la Plaine Monceau était gage de réussite, et de fortune.
Souvent appelé Plaine-Monceau dans l’usage actuel, le nom officiel est Plaine-de-Monceaux, nom qui est toujours utilisé dans un certain nombre de documents administratifs.
Avant la Révolution, l'actuelle Plaine de Monceaux était un important lieu de chasse où vivaient seulement 450 habitants. Le village faisait partie de la commune de Batignolles-Monceau, rattachée à Paris en 1860, tout comme onze autres communes à la capitale. 

 
Rue Fortuny

Crée en 1876,  au coeur du triangle d'or du 17e arrondissement, la rue Fortuny est un petit musée à ciel ouvert où voisinent des hôtels particuliers parmi les plus beaux de la capitale, pour la plupart construits au moment de l'essor de la plaine Monceau,  toujours sous l'impulsion des frères Péreire. Les terrains appartenaient au peintre animalier Louis Godefroy Jadin, chroniqueur des scènes de chasse de Napoléon III.
Au n° 35, la tragédienne Sarah Bernhardt a vécu dans un hôtel particulier construit pour elle, en 1876, par l'achitecte Nicolas Félix Escalier. Un bâtiment de 400 mètres carrés, orné de gargouilles sur la corniche, et que l'ancien Premier Ministre, Dominique de Villepin, a racheté il y a peu de temps. Sur le trottoir d'en face, au n° 46, s'élève un autre hôtel particulier où a longtemps habité Nicolas Sarkozy. Dans cet édifice de style néo-Renaissance, construit en 1880 par l'architecte Eugène Flamand, le président de la République a en effet passé une bonne partie de sa jeunesse, entre 4 à 18 ans. Après son divorce, sa mère a en effet résidé au deuxième étage de cet hôtel particulier, propriété de son père, Benedict Mallah.
Edmond Rostand, a vécu au N°2 de 1891 à 1897, et y a écrit " Cyrano de Bergerac ".
Presque en face, au n° 13, Marcel Pagnol avait installé - entre 1933 et 1950 - son domicile et les bureaux de sa société de production.
Aujourd'hui, cette rue abrite nombre de bureaux, d'études d'avocats, de mutuelles d'assurances.


Cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky

L’église a été inaugurée en 1861 et consacrée monument historique en 1983. La construction de la Cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky est la suite logique d’une immigration russe grandissante au début du 20e siècle, qui s’est accentuée lors de la révolution de 1917 puis sous le régime bolchevique. 
C’est le principal établissement orthodoxe de Paris, avec la surprenante et insolite Eglise Saint-Serge de Radonège, dans le 19eme.
L’architecture néo-byzantine contraste avec celle des immeubles bourgeois de style classique aux alentours. Les cinq pyramides surmontées de bulbes dorés évoquent la flamme des cierges qui s’envole vers le ciel.
A l’intérieur du monument, la décoration est chargée d’une grande quantité de fresques, dorures et icônes.



Maison Loo


Arrivé en 1902 à Paris, Ching Tsai Loo est un marchand d’art à la réussite fulgurante. Il rachète un hôtel particulier construit en 1880, de style français classique, pour y exercer son activité, à quelques pas du Parc Monceau. L’architecte Fernand Bloch est alors chargé de transformer ce bâtiment en une somptueuse pagode d’inspiration chinoise. M. Loo a de la chance, il n’était pas demandé aux propriétaires de permis de construire à cette époque.
L’hôtel particulier est surélevé de 2 étages, le toit est reconstruit, et la totalité du bâtiment peinte en rouge. Une construction achevée en 1926, qui a suscité de nombreuses plaintes, et même une pétition du voisinage pour démolition. En vain. La « Maison Loo » est aujourd’hui toujours debout. Vendue en 2011, elle continue son activité selon les souhaits de son fondateur, à savoir être un lien culturel entre la France et la Chine. C’est aujourd’hui un musée privé.


Le Parc Monceau

Ce parc s’appelait autrefois La folie de Chartres, en référence à son propriétaire, Philippe d’Orléans, duc de Chartres et petit-fils de Louis XIII. Il avait fait aménager par le paysagiste Carmontelle, à la fin du XVIIIe siècle, un superbe et extravagant jardin : en plus des élements encore visibles aujourd’hui, il y avait une pagode, une tente tatar, un moulin hollandais, pour montrer les différents habitats dans le monde. Carmontelle est aussi l’inventeur de l’ancêtre de la lanterne magique.
La moitié du parc a été vendue au banquier Pereire, l'autre partie a été confiée au directeur du Service des Plantations et Promenades de la Ville de Paris, Adolphe Alphand.
Intégrant les ruines qui parsemaient l'ancienne folie de Chartres (la naumachie, le pont, la pyramide et l'obélisque), Alphand en a introduit de nouvelles, comme une arcade de l'Hôtel de Ville, et a composé un paysage romantique propice à la flânerie et à la rêverie. Dans ses "Mémoires", Haussmann a salué cette réalisation qu'il considérait comme "la promenade la plus luxueuse et en même temps la plus élégante de Paris".
La bonne société du Second Empire a adopté immédiatement l'endroit en érigeant dans le quartier ses plus beaux hôtels particuliers. Emile Zola a dressé dans "La Curée" un tableau particulièrement saisissant de cette bourgeoisie étalant son opulence autour du gracieux parc Monceau.
Le premier saut en parachute a eu lieu ici le 22 octobre 1797. Installé dans un panier d’osier relié à une sorte d’immense parapluie, André Jacques Garnerin a sauté à 800m de hauteur au dessus du parc et y a atterri sain et sauf.

Schematic depiction of Garnerin's first parachute used in the Parc Monceau descent of 22 October 1797. Illustration dates from the early nineteenth century.