Historique
Les premiers marchands d’art sont
les marchands merciers. C’est une corporation qui existe depuis le 12ème
siècle en France, mais qui est peu
active jusqu’à la fin du 17ème siècle lorsque Colbert, contrôleur
des Finances de Louis XIV, lui-même fils d’un marchand mercier, leur donne le
droit d’importer et d’exporter leurs marchandises.
« Ce sont des marchands de
tout, faiseurs de rien » a écrit à leur propos Diderot dans l’Encyclopédie. Ils vendaient des tableaux, mais aussi des objets de
décoration, des meubles, de l’argenterie, des dessins, des fils, des boutons,
des tissus, d’où le nom de mercier,
issu de mercerie.
Il y en avait 500 au début du 18ème
siècle, d’abord regroupés rue Quincampoix, puis rue St Honoré, quartier à la
mode, qui se construit et se développe, avec de prestigieux hôtels
particuliers. Logiquement, les marchands merciers suivent leur clientèle dans
ce quartier, et c’est la raison pour laquelle aujourd’hui la plupart des
antiquaires parisiens sont situés dans ce même arrondissement.
Gersaint était un des plus riches
marchands merciers, mécène d’Antoine Watteau qu’il a hébergé dans sa boutique
avant que ses tableaux ne deviennent célèbres. Il était situé sur le Pont Notre
Dame. « Le peintre dans son atelier » de Rembrandt et « Romulus
et Rémus » de Rubens se sont, entre autres toiles, vendus dans sa
boutique.
Les ventes aux enchères
Elles existent depuis l’Antiquité,
Pline le Jeune les évoque dans ses écrits au 1er siècle après
Jésus-Christ.
C’est au 18ème siècle
que l’organisation de ces ventes est structurée en France, avec des
expositions, des annonces publicitaires, et un catalogue. C’est d’ailleurs
Gersaint qui l’a inventé, car il présentait dans sa boutique chaque objet
avec un commentaire, une analyse, et une réflexion critique. Le tout était
relié comme un livre et faisait plus de 500 pages. Comme aujourd’hui, il
faisait payer ces catalogues, sauf pour les bons clients à qui il les offrait.
En 1778 est crée la Corporation des
Commissaires Priseurs. Le commissaire priseur était habillé tout en noir, et
présentait l’objet comme aujourd’hui.
Le catalogue était déjà un objet essentiel, et les ventes duraient
beaucoup plus longtemps qu’aujourd’hui car il passait seulement 6 lots par
heure, donc une vente durait en moyenne un mois.
Le premier hôtel des ventes ouvre
ses portes en 1778. Paris est en retard sur Amsterdam qui en a un depuis le 17ème
et Londres, depuis le début du 18ème siècle. Il était situé près des
Halles et il avait 6 salles. L’hôtel est abandonné en 1830 et on construit le
premier Drouot, au même endroit qu’aujourd’hui. Il est inauguré en 1852 et en
1976 on décide de le démolir pour en faire un neuf, toujours au même
emplacement. Pendant les travaux, les ventes ont lieu à Orsay, qui n’est plus
une gare, et pas encore un musée. Le nouveau Drouot ouvre en 1980.
Aujourd’hui, dans le Top 10 des
maisons de vente mondiales il y a d’abord Sotheby’s et Christie’s , puis des
maisons de ventes chinoises, suivies de Bonham’s à Londres. Artcurial, la
première maison française se situe en 18ème position, et Drouot plus
loin encore.
Drouot à la fin du XIXème siècle |
Antoine Watteau, L'enseigne de Gersaint |
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