Le Quartier Monceau
Le quartier tire son nom de l'ancien petit village de Monceau qui,
au IXe siècle, était un lieu-dit très
répandu, provenant soit de « Mons
Calvus » (Mont chauve, désert), soit de « Monticellum » (petit mont), soit de « Muscelli » (terrain couvert
de mousse), noms qui ont formé « Mousseaux »,
« Monceaux » puis « Monceau ». Ce nom provient donc d’une déformation linguistique.
A partir du 19e siècle, les Frères Pereire (industriels,
banquiers et hommes politiques) ont transformé complétement cette zone pour en
faire un lieu de residence privilégié, constitué uniquement d’hôtels
particuliers. A cette époque, détenir une somptueuse demeure à la Plaine
Monceau était gage de réussite, et de fortune.
Souvent appelé Plaine-Monceau
dans l’usage actuel, le nom officiel est Plaine-de-Monceaux,
nom qui est toujours utilisé dans un certain nombre de documents
administratifs.
Avant la Révolution, l'actuelle Plaine de
Monceaux était un important lieu de chasse où vivaient seulement 450 habitants.
Le village faisait partie de la commune de Batignolles-Monceau, rattachée à
Paris en 1860, tout comme onze autres communes à la capitale.
Rue Fortuny
Crée en 1876, au coeur du triangle
d'or du 17e arrondissement, la rue Fortuny est un petit musée à ciel ouvert où
voisinent des hôtels particuliers parmi les plus beaux de la capitale, pour la
plupart construits au moment de l'essor de la plaine Monceau, toujours sous l'impulsion des frères
Péreire. Les terrains appartenaient au peintre animalier Louis Godefroy Jadin,
chroniqueur des scènes de chasse de Napoléon III.
Au n° 35, la tragédienne Sarah Bernhardt a
vécu dans un hôtel particulier construit pour elle, en 1876, par l'achitecte
Nicolas Félix Escalier. Un bâtiment de 400 mètres carrés, orné de gargouilles
sur la corniche, et que l'ancien Premier Ministre, Dominique de Villepin, a
racheté il y a peu de temps. Sur le trottoir d'en face, au n° 46, s'élève un
autre hôtel particulier où a longtemps habité Nicolas Sarkozy. Dans cet édifice
de style néo-Renaissance, construit en 1880 par l'architecte Eugène Flamand, le
président de la République a en effet passé une bonne partie de sa jeunesse,
entre 4 à 18 ans. Après son divorce, sa mère a en effet résidé au deuxième
étage de cet hôtel particulier, propriété de son père, Benedict Mallah.
Edmond Rostand, a vécu au N°2 de 1891 à 1897,
et y a écrit " Cyrano de Bergerac ".
Presque en face, au n° 13, Marcel Pagnol
avait installé - entre 1933 et 1950 - son domicile et les bureaux de sa société
de production.
Aujourd'hui, cette rue abrite nombre de
bureaux, d'études d'avocats, de mutuelles d'assurances.
Cathédrale
Saint-Alexandre-Nevsky
L’église a été inaugurée en 1861 et consacrée monument historique en 1983.
La construction de la Cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky est la suite
logique d’une immigration russe grandissante au début du 20e siècle,
qui s’est accentuée lors de la révolution de 1917 puis sous le
régime bolchevique.
C’est le principal établissement orthodoxe de Paris, avec la
surprenante et insolite Eglise Saint-Serge de Radonège, dans le 19eme.
L’architecture néo-byzantine contraste avec celle des immeubles
bourgeois de style classique aux alentours. Les cinq pyramides surmontées de
bulbes dorés évoquent la flamme des cierges qui s’envole vers le ciel.
A l’intérieur du monument, la décoration est chargée d’une grande quantité
de fresques, dorures et icônes.
Maison Loo
Arrivé en 1902 à Paris, Ching Tsai Loo est un
marchand d’art à la réussite fulgurante. Il rachète un hôtel particulier construit en 1880, de style français
classique, pour y exercer son activité, à quelques pas du Parc Monceau.
L’architecte Fernand Bloch est alors chargé de transformer ce bâtiment en une
somptueuse pagode d’inspiration chinoise. M. Loo a de la chance, il n’était pas
demandé aux propriétaires de permis de construire à cette époque.
L’hôtel particulier est surélevé de 2 étages,
le toit est reconstruit, et la totalité du bâtiment peinte en rouge. Une
construction achevée en 1926, qui a suscité de nombreuses plaintes, et même une
pétition du voisinage pour démolition. En vain. La « Maison Loo » est
aujourd’hui toujours debout. Vendue en 2011, elle continue son activité selon
les souhaits de son fondateur, à savoir être un lien culturel entre la France
et la Chine. C’est aujourd’hui un musée privé.
Le Parc Monceau
Ce parc s’appelait autrefois La folie de
Chartres, en référence à son propriétaire, Philippe d’Orléans, duc de Chartres
et petit-fils de Louis XIII. Il avait fait aménager par le paysagiste Carmontelle, à
la fin du XVIIIe siècle, un superbe et
extravagant jardin : en plus des élements encore visibles aujourd’hui, il y
avait une pagode, une tente tatar, un moulin hollandais, pour montrer les
différents habitats dans le monde. Carmontelle est aussi l’inventeur de
l’ancêtre de la lanterne magique.
La moitié du parc a été vendue au banquier
Pereire, l'autre partie a été confiée au directeur du Service des Plantations
et Promenades de la Ville de Paris, Adolphe Alphand.
Intégrant les ruines qui parsemaient
l'ancienne folie de Chartres (la naumachie, le pont, la pyramide et
l'obélisque), Alphand en a introduit de nouvelles, comme une arcade de
l'Hôtel de Ville, et a composé un paysage romantique propice à la flânerie et à
la rêverie. Dans ses "Mémoires", Haussmann a salué cette réalisation
qu'il considérait comme "la promenade la plus luxueuse et
en même temps la plus élégante de Paris".
La bonne société du Second Empire a adopté
immédiatement l'endroit en érigeant dans le quartier ses plus beaux hôtels
particuliers. Emile Zola a dressé dans "La Curée"
un tableau particulièrement saisissant de cette bourgeoisie étalant son
opulence autour du gracieux parc Monceau.
Le premier saut en parachute a eu lieu ici le 22 octobre 1797. Installé
dans un panier d’osier relié à une sorte d’immense parapluie, André Jacques
Garnerin a sauté à 800m de hauteur au dessus du parc et y a atterri sain et
sauf.
Schematic depiction of Garnerin's first parachute used in the Parc Monceau descent of 22 October 1797. Illustration dates from the early nineteenth century. |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire