mercredi 13 janvier 2016

Le quartier de la plaine Monceau


Le Quartier Monceau

Le quartier tire son nom de l'ancien petit village de Monceau qui, au IXe siècle, était un lieu-dit très répandu, provenant soit de « Mons Calvus » (Mont chauve, désert), soit de « Monticellum » (petit mont), soit de « Muscelli » (terrain couvert de mousse), noms qui ont formé « Mousseaux », « Monceaux » puis « Monceau ». Ce nom provient donc d’une déformation linguistique.
A partir du 19e siècle, les Frères Pereire (industriels, banquiers et hommes politiques) ont transformé complétement cette zone pour en faire un lieu de residence privilégié, constitué uniquement d’hôtels particuliers. A cette époque, détenir une somptueuse demeure à la Plaine Monceau était gage de réussite, et de fortune.
Souvent appelé Plaine-Monceau dans l’usage actuel, le nom officiel est Plaine-de-Monceaux, nom qui est toujours utilisé dans un certain nombre de documents administratifs.
Avant la Révolution, l'actuelle Plaine de Monceaux était un important lieu de chasse où vivaient seulement 450 habitants. Le village faisait partie de la commune de Batignolles-Monceau, rattachée à Paris en 1860, tout comme onze autres communes à la capitale. 

 
Rue Fortuny

Crée en 1876,  au coeur du triangle d'or du 17e arrondissement, la rue Fortuny est un petit musée à ciel ouvert où voisinent des hôtels particuliers parmi les plus beaux de la capitale, pour la plupart construits au moment de l'essor de la plaine Monceau,  toujours sous l'impulsion des frères Péreire. Les terrains appartenaient au peintre animalier Louis Godefroy Jadin, chroniqueur des scènes de chasse de Napoléon III.
Au n° 35, la tragédienne Sarah Bernhardt a vécu dans un hôtel particulier construit pour elle, en 1876, par l'achitecte Nicolas Félix Escalier. Un bâtiment de 400 mètres carrés, orné de gargouilles sur la corniche, et que l'ancien Premier Ministre, Dominique de Villepin, a racheté il y a peu de temps. Sur le trottoir d'en face, au n° 46, s'élève un autre hôtel particulier où a longtemps habité Nicolas Sarkozy. Dans cet édifice de style néo-Renaissance, construit en 1880 par l'architecte Eugène Flamand, le président de la République a en effet passé une bonne partie de sa jeunesse, entre 4 à 18 ans. Après son divorce, sa mère a en effet résidé au deuxième étage de cet hôtel particulier, propriété de son père, Benedict Mallah.
Edmond Rostand, a vécu au N°2 de 1891 à 1897, et y a écrit " Cyrano de Bergerac ".
Presque en face, au n° 13, Marcel Pagnol avait installé - entre 1933 et 1950 - son domicile et les bureaux de sa société de production.
Aujourd'hui, cette rue abrite nombre de bureaux, d'études d'avocats, de mutuelles d'assurances.


Cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky

L’église a été inaugurée en 1861 et consacrée monument historique en 1983. La construction de la Cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky est la suite logique d’une immigration russe grandissante au début du 20e siècle, qui s’est accentuée lors de la révolution de 1917 puis sous le régime bolchevique. 
C’est le principal établissement orthodoxe de Paris, avec la surprenante et insolite Eglise Saint-Serge de Radonège, dans le 19eme.
L’architecture néo-byzantine contraste avec celle des immeubles bourgeois de style classique aux alentours. Les cinq pyramides surmontées de bulbes dorés évoquent la flamme des cierges qui s’envole vers le ciel.
A l’intérieur du monument, la décoration est chargée d’une grande quantité de fresques, dorures et icônes.



Maison Loo


Arrivé en 1902 à Paris, Ching Tsai Loo est un marchand d’art à la réussite fulgurante. Il rachète un hôtel particulier construit en 1880, de style français classique, pour y exercer son activité, à quelques pas du Parc Monceau. L’architecte Fernand Bloch est alors chargé de transformer ce bâtiment en une somptueuse pagode d’inspiration chinoise. M. Loo a de la chance, il n’était pas demandé aux propriétaires de permis de construire à cette époque.
L’hôtel particulier est surélevé de 2 étages, le toit est reconstruit, et la totalité du bâtiment peinte en rouge. Une construction achevée en 1926, qui a suscité de nombreuses plaintes, et même une pétition du voisinage pour démolition. En vain. La « Maison Loo » est aujourd’hui toujours debout. Vendue en 2011, elle continue son activité selon les souhaits de son fondateur, à savoir être un lien culturel entre la France et la Chine. C’est aujourd’hui un musée privé.


Le Parc Monceau

Ce parc s’appelait autrefois La folie de Chartres, en référence à son propriétaire, Philippe d’Orléans, duc de Chartres et petit-fils de Louis XIII. Il avait fait aménager par le paysagiste Carmontelle, à la fin du XVIIIe siècle, un superbe et extravagant jardin : en plus des élements encore visibles aujourd’hui, il y avait une pagode, une tente tatar, un moulin hollandais, pour montrer les différents habitats dans le monde. Carmontelle est aussi l’inventeur de l’ancêtre de la lanterne magique.
La moitié du parc a été vendue au banquier Pereire, l'autre partie a été confiée au directeur du Service des Plantations et Promenades de la Ville de Paris, Adolphe Alphand.
Intégrant les ruines qui parsemaient l'ancienne folie de Chartres (la naumachie, le pont, la pyramide et l'obélisque), Alphand en a introduit de nouvelles, comme une arcade de l'Hôtel de Ville, et a composé un paysage romantique propice à la flânerie et à la rêverie. Dans ses "Mémoires", Haussmann a salué cette réalisation qu'il considérait comme "la promenade la plus luxueuse et en même temps la plus élégante de Paris".
La bonne société du Second Empire a adopté immédiatement l'endroit en érigeant dans le quartier ses plus beaux hôtels particuliers. Emile Zola a dressé dans "La Curée" un tableau particulièrement saisissant de cette bourgeoisie étalant son opulence autour du gracieux parc Monceau.
Le premier saut en parachute a eu lieu ici le 22 octobre 1797. Installé dans un panier d’osier relié à une sorte d’immense parapluie, André Jacques Garnerin a sauté à 800m de hauteur au dessus du parc et y a atterri sain et sauf.

Schematic depiction of Garnerin's first parachute used in the Parc Monceau descent of 22 October 1797. Illustration dates from the early nineteenth century.


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